Si le secteur de l’immobilier représente environ un tiers de l’économie de Dubaï et n’a cessé de croître depuis l’assouplissement des restrictions sanitaires liées à l’épidémie de Covid-19, la ville a aussi démontré sa capacité à maintenir sa croissance rapide et à renforcer son attractivité.

Moins riche en pétrole que la capitale Abu Dhabi, Dubaï est la deuxième ville la plus prospère des Émirats arabes unis. Elle séduit par sa fiscalité avantageuse, son mode de vie luxueux et l’abondance de ses services. Malgré les perspectives économiques mondiales, les particuliers fortunés ont continué à s’installer dans l’émirat, ce qui a particulièrement stimulé le segment du luxe, notamment dans le secteur de l’immobilier.

Dans les quartiers les plus cosmopolites de Dubai, où les propriétés s’arrachent à plus de dix millions de dollars, le nombre de ventes de l’année dernière a dépassé celui de l’ensemble de la période de 2010 à 2020. Les prix y ont bondi de 44%, affichant « la plus forte croissance du marché de luxe au monde », tout en restant encore l’un des plus abordables, souligne à l’AFP le directeur de recherche pour le Moyen-Orient, Faisal Durrani, basé à Dubaï. Entre 2021 et 2022, le volume des ventes a augmenté de 76% et cela devrait se profiler en 2023. Bien évidemment, on ne verra pas la même augmentation des prix que l’an dernier, mais on s’attend à ce que les volumes restent exactement au même niveau qu’aujourd’hui. La ville coche de nombreuses cases, et les populations sont de plus en plus séduites par un panel d’avantages comme la sûreté, la présence d’excellents soins médicaux et d’institutions scolaires.

Si le marché immobilier à Dubaï a atteint son pic le plus faible fin novembre 2020, le rebond s’est effectué en particulier dans la revente de propriétés, de villas et de maisons, mais aussi et surtout grâce à un regain d’intérêt pour les achats sur plan. Les investisseurs s’accordent à dire que plusieurs facteurs expliquent pourquoi la ville affiche aujourd’hui de très belles performances sur le marché, à travers le monde. Notamment l’imposition qui se montre très élevée et les problèmes d’inflation pour les acquéreurs originaires d’Europe, du Royaume- Uni, de France, de Suisse ou encore d’Allemagne… Dubaï et les Émirats sont aujourd’hui dans un positionnement unique. Il y a de nombreuses initiatives gouvernementales pour attirer de nouveaux résidents et stimuler le marché immobilier à Dubaï. Il n’existe aujourd’hui nulle autre ville où l’on construit autant de nouveaux logements. Et puisque la demande de propriétés augmentant, Dubaï s’étend. En 2023, ce sont les acquéreurs dans l’immobilier qui contribueront encore à lui donner un nouveau visage.

Entrepreneurs, chefs d’entreprise, banquiers ou célébrités: tous se pressent pour obtenir un logement dans cette ville qui attire le globe. Si beaucoup de clients souhaitent s’expatrier, la grande majorité d’entre eux y voit des intérêts professionnels avant tout. Outre les prix du pétrole, les politiques gouvernementales tournées vers l’avenir et les nouvelles règles en matière de visas stimulent les ventes de propriétés sur et hors plan dans l’émirat.

Selon les spécialistes du marché immobilier à Dubaï, le secteur du luxe a suscité beaucoup d’intérêts en 2022. Se référant aux dernières statistiques, le prix des propriétés de luxe a connu une croissance annuelle de près de 89 % au cours du troisième trimestre 2022. La même tendance à la hausse devrait se poursuivre cette année. En raison de la forte demande actuelle, du nombre limité de propriétés de luxe et de la diminution du nombre de lancements de nouveaux développements, l’immobilier de luxe à Dubaï continuerait sa tendance à la hausse cette année. En outre, un récent rapport de Dubai Land Département prévoit également que ce secteur connaîtrait une croissance de 13,5 % en 2023.

Mais pour les nombreux expatriés, qui composent environ 90% des 3,5 millions d’habitants de Dubaï aujourd’hui, cette frénésie immobilière n’est pas forcément une bonne nouvelle. C’est un très bons levier pour les propriétaires, toutefois beaucoup moins pour les locataires qui verraient leurs loyers augmenter de 20% en moyenne à court terme. À budget égal, les nouveaux arrivants doivent se contenter de logements plus petits, plus excentrés. Mais ce sont finalement les résidents de longue date qui subissent le plus durement l’impact de la hausse des prix. La plupart d’entre eux sont habitués à voir les loyers grimper et redescendre au gré de la conjoncture, le marché immobilier à Dubaï ayant connu de nombreux soubresauts dans le passé, notamment après la crise financière de 2009 ou pendant la pandémie de Covid-19. La hausse rapide des loyers, dans un contexte mondial d’envolée des prix, a surtout pris de nombreuses familles de court.

Toutefois les Émirats arabes unis, comme l’Arabie saoudite, figurent parmi les économies à plus forte croissance, où le niveau d’inflation y est inférieur que dans le reste du monde, avec un grand potentiel de retour sur investissement immobilier. Naturellement, il est plus facile d’en déduire que les perspectives seront plus positives que négatives.